Écologie et pouvoir d’agir – Le pouvoir aux femmes

Découvrez ici l’article ‘Le pouvoir aux femmes : Contribution collective en faveur de la justice sociale et écologique dans le secteur minier en Afrique au sud su Sahara’, écrit par Georgine Kengne Djeutane.
« Le sol et le sous-sol africains regorgent des ressources naturelles : la terre (vastes étendues de terres arables), l’eau (les grands fleuves) et les ressources minières, parmi lesquelles nous pouvons citer les carburants fossiles (pétrole, gaz, charbon) et les minerais (l’or, le diamant, et autres pierres précieuses). En 2009, l’Union Africaine a adopté la vision minière Africaine (Africa Mining Vision) visant entre autres la promotion de l’extraction minière pour stimuler la croissance économique du continent. Aujourd’hui encore, les stratégies de développement et d’industrialisation en Afrique continuent d’être basées sur l’extraction des ressources minières.
La pression sur les ressources naturelles en Afrique n’a cessé de croître, poussée par le courant de pensée capitaliste, pour (tenter de) résoudre les crises mondiales de l ’énergie et du climat aux multiples facettes.
Les projets extractivistes, tout comme l’accaparement des terres à grande échelle continuent d’avoir d’importantes répercussions sociales et des dommages physiques, culturels et environnementaux sur les communautés, l’écosystème et la planète. Ces externalités sociales, économiques et environnementales ont des impacts spécifiques sur les femmes en raison de la division patriarcale et néocoloniale du travail et de l’exclusion des femmes de la prise de décision dans leurs propres communautés.
Les femmes supportent la plupart des coûts externalisés des mégaprojets d’extraction et d’infrastructure. Quand la terre est prise, les femmes perdent les moyens de nourrir la famille. Quand l’eau est canalisée loin de la communauté ou est polluée, les femmes doivent marcher plus loin pour trouver des sources d’eau propre. Quand les forêts sont détruites, les femmes manquent de bois destiné à l’énergie domestique. S’il y a indemnisation ou compensation, dans de rares situations, celle-ci est versée au chef de famille reconnu, généralement un homme. Les femmes des communautés disent souvent que les hommes fuient vers les villes et prennent de nouvelles épouses ou petites amies une fois l’indemnisation versée. Les femmes et leurs enfants se retrouvent ainsi abandonné-e-s, sans moyens de subsistance. »
– Georgine Kengne Djeutane
Nous avons également enregistré les autrices et auteurs de ces articles. Vous pouvez désormais écouter Georgine nous parler de leur article et leur engagement :
Cet article a été réalisé dans le cadre d’Écologie et pouvoir d’agir, un ouvrage collectif coordonné par le F3E en 2023, qui a pour objectif de défricher la thématique pour le réseau.