Renforcer le pouvoir d’agir des communautés en matière de santé
Comment une démarche communautaire en santé peut-elle renforcer la participation des personnes concernées et améliorer leur offre de santé ? Au terme de près de vingt ans d’expérience, l’association ESSENTIEL nous éclaire sur cette démarche.
En matière de santé, l’approche du développement communautaire constitue un important levier de participation des personnes : elle stimule l’auto-assistance et le soutien social, et permet au public d’être informé et d’exercer un contrôle sur l’offre de soins le concernant. Les mutuelles sociales s’inscrivent pleinement dans cette approche, par une cotisation communautaire préventive qui permet d’éviter l’exclusion des offres de soin, et parce qu’elles concourent au renforcement de système de santé (notamment par la sécurisation des recettes des structures de santé).
Dans cet article, ESSENTIEL explore les principes clefs d’un tel modèle de santé communautaire et de gouvernance mutualiste, en l’illustrant par une expérience concrète tournée vers la mise en place d’une couverture sanitaire universelle en République de Guinée entre 2002 et 2019. Ce témoignage permet de mieux appréhender les défis posés par cette approche mutualiste dans un contexte de mercantilisation et de dégradation de la qualité et de la disponibilité des services de soins, mais aussi de mesurer sa pertinence dans des contextes de crise sanitaire (épidémie d’Ebola). L’article rappelle toutefois que l’amélioration des systèmes de soins ne saurait incomber aux seules communautés, et nécessite donc parallèlement un travail de dialogue et de plaidoyer auprès des autorités locales et nationales.
Enfin, l’expérience d’ESSENTIEL met en valeur l’intérêt des démarches diagnostiques concertées, pour identifier les facteurs de limitation de la participation communautaire, et trouver des leviers d’action – l’association ayant notamment appliqué cette démarche afin de renforcer la participation des femmes à la gouvernance mutualiste.
Découvrez ce riche partage d’expérience, qui invite à interroger les enjeux de conciliation entre approche communautaire et logique projet, et détaille l’importance, pour les organisations de solidarité internationale impliquées dans des démarches communautaires, de faire évoluer sa posture partenariale, ce qui implique de perdre l’exclusivité du contrôle et d’avancer à un rythme collectif qui dépend, en premier lieu, des personnes concernées.