Genre et organisation du travail pendant la crise Covid 19

L’étude « Genre et organisation du travail pendant la crise covid-19 » présente les résultats d’une enquête menée en mai et juin 2020 auprès de salarié-e-s d’organisations françaises de solidarité internationale sur les répercutions de la crise sanitaire en termes de genre dans l’organisation du travail et les ressources humaines, ainsi que d’un webinaire de mise en discussion des premier résultats et de recueil de recommandations, qui s’est tenu le 6 juillet.

Lancée en mai 2020 par Médecins du Monde, Coordination Sud, F3E, Genre en Action et Adéquations, avec l’appui de la Plateforme genre et développement, et analysée avec l’aide de la Licence Pro Solidarité internationale et développement durable (Université Bordeaux Montaigne), l’enquête « genre et organisation du travail pendant la crise covid-19 » a recueilli plus de 250 témoignages de salarié·e·s et bénévoles d’OSI sur les mesures mises en place dans leurs structures et la prise en compte des inégalités de genre. Un webinaire de mise en discussion des premiers a permis d’étoffer les résultats et recommandations, qui sont regroupés dans le rapport final de l’étude.

D’après les témoignages recueillis, plusieurs systèmes d’adaptation du travail ont parfois cohabité en fonction des structures (arrêt pour garde d’enfants, télétravail, chômage partiel, prise de congés et/ou réduction du temps de travail) sans que les personnels aient forcément une information claire sur les différentes mesures proposées et sur leurs droits. Un manque de prise en compte du genre et des situations des différentes catégories de salarié·e·s a pu engendrer une augmentation de la charge de travail et une articulation d’autant plus difficile avec la vie familiale, affectant particulièrement les femmes et personnes de groupes minoritaires.

Sur le plan économique, la diminution des salaires engendrée par le chômage technique ou l’absence de ticket-restaurant a également impacté de manière plus importante les femmes et les personnes marginalisées en raison prioritairement de leur origine, orientation sexuelle et identité de genre ou de leur handicap. Cette crise, comme d’autres crises sanitaires, a ainsi révélé les inégalités déjà existantes auparavant, tout en les aggravant, dans un secteur très féminisé mais où les femmes occupent souvent les emplois les plus précaires.