Entretien : Mener une évaluation dans une perspective d’apprentissage

Le projet Tamkeen de Plan International vise l’insertion professionnelle des jeunes en Egypte. Charlotte de Poncins s’exprime sur son évaluation : « Pour nous il était essentiel de mener la démarche dans une perspective d’apprentissage et de manière prospective. »

 

Dans cette interview, Charlotte de Poncins nous parle de l’expérience d’évaluation de Plan internationnal France sur le projet Tamkeen, qui a pour but l’insertion professionnelle des jeunes.

En quoi consiste le projet Tamkeen, et qu’est ce qui vous a conduit à l’évaluer ?

Le projet Tamkeen, que nous avons mené de 2014 à 2017, a pour but l’autonomisation et l’insertion professionnelle des jeunes femmes et hommes en Egypte dans trois zones d’intervention : Le Caire, Alexandrie et Assiout. Il nous semblait important de le mener de manière participative, en y impliquant autant que possible les jeunes à la majorité des étapes et en y intégrant l’approche genre.

A son issue, nous avons été sollicité par notre bailleur  pour l’évaluer.

Au-delà d’une évaluation classique, axée uniquement sur les résultats du projet, pour nous, il était essentiel de mener la démarche dans une perspective d’apprentissage et de manière prospective.

Que vous a apporté l’appui du F3E et la démarche d’évaluation ?

Au début de la démarche, nous nous sommes directement lancé-e-s dans la rédaction des termes de référence, sans forcément nous poser les questions adéquates. L’appui du F3E nous a donné une véritable prise de recul sur notre façon d’interroger notre action. Nous nous sommes posé-e-s cette question simple mais fructueuse : pourquoi menons-nous ce projet ? Elle nous a entre autres permis d’affiner notre questionnement sur le partenariat, composante clef du projet vu que nous attachons beaucoup d’importance au renforcement des capacités des acteurs et actrices locaux.

L’évaluation elle-même nous a fourni des recommandations très pertinentes. Elle a notamment proposé la mise en place de comités de pilotage composés des partenaires locaux. Et, pour aller dans le sens de l’intégration des jeunes à la démarche, elle a suggéré de valoriser davantage les clubs d’ancien-ne-s élèves. Nous envisageons ainsi de les structurer de manière à les rendre plus autonomes face aux organisations locales desquelles ils dépendent.

Quelles sont les suites envisagées ?

Grâce aux encouragements du F3E, nous avons décidé de mener une méta-évaluation de l’ensemble de notre portefeuille d’activités : insertion professionnelle, formation…

Pour plus de transversalité, pour nous, il est essentiel de pouvoir aussi puiser des enseignements en dehors des contextes dans lesquels le Bureau France de Plan International intervient déjà. Cela nous permettra d’élaborer un dispositif plus adaptable et plus qualitatif à l’échelle internationale. Nous envisageons notamment de collaborer avec un nouveau centre d’expertise sur l’insertion professionnelle afin d’aboutir à un meilleur partage de tous ces enseignements à l’ensemble de la fédération de Plan  international !