Tenir compte des spécificités territoriales pour impulser le changement

Adrienne RAMDE, chargée de mission à Eau Vive Burkina Faso. Dans cet entretien, elle partage avec nous son vécu de l’expérimentation et de l’e-séminaire «Changer les territoires par l’action collective».

Qu’est-ce qui vous a motivée à rejoindre l’expérimentation ?

L’expérimentation nous semblait utile dans le cadre de notre projet pour l’amélioration des services d’eau potable et assainissement dans trois communes du Burkina Faso. L’exploitation artisanale de l’or y a développé des pratiques néfastes pour l’eau et l’environnement, notamment en raison de l’utilisation de produits chimiques.

Que peuvent vous apporter les approches orientées changement (AOC) ?

Pour moi, les approches orientées changement sont une véritable découverte. Elles visent à impulser le changement grâce au levier de l’ancrage territorial. Toute action, projet, programme ne se développe pas dans le vide mais bien sur un ou plusieurs territoires. Les territoires ont tous leurs spécificités. Il est indispensable d’en tenir compte pour aboutir à des changements positifs et durables. J’avais déjà connaissance de certaines approches participatives. Mais la plus-value des AOC, c’est de donner les clés pour nous projeter collectivement vers le changement envisagé sur le long terme. Elles nous permettent de sortir de la logique projet focalisée sur les objectifs et les résultats.

La prochaine étape de l’expérimentation vise à remobiliser les acteurs (artisans miniers, élus, services techniques, etc.) autour d’une vision commune sur ces trois territoires dans les 10 années à venir. La sensibilisation aux risques environnementaux et sanitaires engendrés par les technologies de traitement de la poudre d’or est au cœur de notre travail. L’enjeu est de cheminer ensemble pour trouver des solutions et améliorer l’accès à l’eau potable.

Qu’avez-vous pensé de l’e-séminaire CHTAC ?

Se retrouver en présentiel entre expérimentateurs-trices aurait été l’idéal. Mais avec la situation sanitaire, l’e-séminaire a été une bonne alternative. Cette événement virtuel, propice à l’enrichissement mutuel, a été une réussite. Les participant-e-s ont des préoccupations et questionnements communs : renouvellement d’élu-e-s, prise en compte du genre et des jeunes dans les projets, etc. Tous ces questionnements mis à plat ont favorisé l’émergence de solutions collectives.

Vous souhaitez en savoir plus sur les enseignements de l’expérimentation CHTAC ?

Téléchargez ci-dessous la publication : Changer les territoires par l’action collective